Article paru dans la NR le 6 Octobre 2022
La ville de Melle se dote d’une borne jacquaire, inaugurée jeudi 13 octobre. Rencontre avec Sylvie Le Marrec, présidente de l’association les Étoiles de Compostelle.
Il existe une saison des pèlerins ?
Sylvie Le Marrec : « Oui, à partir de début avril et jusqu’au 15 octobre. On arrive à la fin mais il y a encore quelques passages. Cette saison a été assez internationale après les difficultés du Covid qui avait fermé les frontières. Autriche, Belgique, Pologne, Hollande, Québec et Italie. Certains font une partie du voyage en train, d’autres partent de chez eux. Le travail de l’association a porté ses fruits. Nous allons continuer. Nous participerons à Nantes au Forum des chemins du grand ouest pour présenter la partie melloise de la voie de Tours. »
L’association fait un effort sur la communication : la borne entre-t-elle dans ce cadre ?
« Melle est une ville étape importante vers Compostelle. L’idée est de permettre aux pèlerins de se prendre en photo devant cette borne, on aime tous le faire, mais nous voulons aussi ancrer davantage Compostelle dans Melle. Les Mellois ne savent pas tous que nous sommes sur le chemin. C’est aussi le travail de l’association. Nous avons des appels de Mellois qui ont besoin de renseignements avant de partir. Les pèlerins ont besoin de préparer, à la fois pour prévoir les hébergements et profiter de l’expérience des autres sur les distances et l’équipement. »
Comment cette borne a-t-elle été réalisée ?
« Nous avons fait appel à l’atelier L’Outil en main, de Celles-sur-Belle, pour trouver un tailleur de pierre. Par chance, il y a parmi les bénévoles un tailleur de pierre retraité, Michel Sillon. Nous lui avons confié la réalisation de la borne, avec un groupe d’enfants et d’ados. On a profité de son expertise et pour la taille et l’installation. C’est le groupe qui a gravé le logo Compostelle, la distance qui sépare Melle de Compostelle et enfin un pèlerin stylisé. La Ville a été un soutien important dans notre projet, notamment sur le plan administratif. L’installation d’une borne implique des démarches. La borne du souvenir des anciens combattants a été retirée, avec leur accord, elle sera installée près du monument aux morts. » La borne à été peinte par Mireille Lusseau, avec la contrainte de la couleur des "Petites Citées de Caractère".
L’association organise une journée autour de cette borne. Quel est le programme ?
« On donne rendez-vous pour l’inauguration de la
borne jeudi, à 18 h 30, devant l’office de tourisme, en présence du
tailleur de pierre et de son groupe. Il y aura ensuite, au Metullum, la
présentation du Miam-Miam Dodo par son éditeur, Jacques Clouteau, puis
la conférence de Patrick Huchet, qui est à la fois journaliste,
historien, pèlerin et passionné d’art roman. Il parlera des pèlerinages
du Moyen Âge à nos jours. C’est ouvert à tous et en participation
libre. »
Inauguration de la borne à 18 h 30, conférence Patrick Huchet à 19 h. Participation libre. https ://compostelle-79.mozello.fr
••• À la recherche d’hébergeurs
Si le nombre d’hébergements a connu une belle progression, l’association les Étoiles de Compostelle est toujours en recherche. « La partie melloise de la voie est très appréciée par les pèlerins, français ou étrangers, à la fois pour le patrimoine et les chemins, confirme Syllvie Le Marrec. Il y a des hébergements à Cheney, Sepvret, Melle et Villefolet. On cherche à Brioux. » L’étape de Melle à Aulnay est longue, 32 kilomètres. Certains acceptent d’être déposés à Brioux-sur-Boutonne, certains refusent, pour faire la totalité à pied. « Je pense que les pèlerins du Moyen Âge devaient profiter de charrettes de passage. Être pèlerin, ça n’est pas être un pénitent. L’idée est pour nous d’aider, afin de rendre la voie de Tours la plus agréable possible. » S’agissant d’hébergement familial, tous ne sont pas libres en permanence, d’où l’importance de disposer d’une offre importante. « Pour être hébergeur, il faut avoir l’envie d’accueillir et d’échanger, il ne s’agit pas uniquement de mettre une chambre à disposition. Souvent, les pèlerins marchent en duo, mais les pèlerins solitaires ont besoin de parler en arrivant. »